Utilisation des antidépresseurs en France

Les durées des traitements par antidépresseurs sont souvent très éloignées des durées recommandées, et l’adéquation entre diagnostic psychiatrique et traitement antidépresseur faible. Dans ce contexte, il apparaît essentiel de disposer de données récentes sur l’utilisation de ces médicaments en France.

Un traitement par antidépresseur est indiqué dans les épisodes dépressifs « caractérisés » (c’est-à-dire définis par la classification DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), d’intensité modérée à sévère. L’efficacité des antidépresseurs est étroitement associée à la durée du traitement du fait de leur délai d’action et du risque de rechute et de récidive associé à une interruption trop précoce. Il est ainsi recommandé de maintenir un traitement antidépresseur pour une durée d’au moins six mois après obtention d’une rémission symptomatique. La plupart des antidépresseurs ont par ailleurs désormais d’autres indications que le traitement des épisodes dépressifs caractérisés et la prévention des récidives, telles que le trouble anxieux généralisé, le trouble obsessionnel compulsif, le trouble panique, la phobie sociale, l’état de stress post-traumatique, les troubles des conduites alimentaires de type boulimique, les douleurs neuropathiques et l’énurésie. Dans la majeure partie de ces autres indications, une durée prolongée de traitement d’au moins six mois est également recommandée.

Or depuis le milieu des années 90, une fréquence importante de traitements antidépresseurs trop courts (c’est à dire d’une durée inférieure à celles recommandées au niveau international) a été mise en évidence en France. Avec la démonstration d’une proportion importante de traitements mis en place chez des patients ne remplissant pas totalement les conditions d’indications, et la démonstration d’une proportion importante de patients remplissant ces conditions mais pourtant non traités, cette utilisation non conforme constitue un motif particulier de surveillance de l’utilisation des antidépresseurs en France.

Dans ce contexte, l’objectif de ce travail était : i) de décrire l’utilisation prévalente des antidépresseurs de 2007 à 2013, en identifiant les prescriptions réalisées dans des situations à risque ; ii) de décrire l’utilisation incidente des antidépresseurs entre 2007 et 2012, en identifiant les prescriptions incidentes réalisées dans des situations à risque ; iii) d’étudier la persistance à cinq ans des traitements par antidépresseurs chez les utilisateurs incidents identifiés pour les années 2007 et 2008.


Valorisation de la recherche

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