Les personnes atteintes d’un cancer présentent souvent une souffrance psychique, étroitement liée au stress engendré par la maladie. Parmi ces personnes, la souffrance psychique peut ainsi être jusqu’à dix fois plus fréquente qu’en population générale. La souffrance psychique est aussi associée à l’évolution du cancer (symptômes physiques non contrôlés tels que la douleur, limitations fonctionnelles, phase terminale), à son traitement (effets indésirables) et à un manque éventuel de soutien social. Des troubles psychiatriques peuvent affecter jusqu’à 50 % des patients avec un cancer : les plus fréquemment rencontrés sont les troubles anxieux, la dépression majeure et les troubles de l’ajustement. Ces troubles peuvent apparaître à n’importe quel stade du cancer y compris dans les phases de rémission.
Dépression et troubles anxieux peuvent être efficacement traités, par des médicaments psychotropes et/ou des approches psychothérapeutiques. Cependant, bien que l’utilisation de médicaments psychotropes soit devenue commune chez les patients avec un cancer, les troubles psychiatriques et notamment la dépression sont souvent sous-diagnostiqués et sous-traités, par les oncologues comme par les médecins généralistes de ville. Ceci a des conséquences importantes en termes de qualité de vie des patients mais aussi d’acceptation des traitements de leur maladie.
Les études documentant l’utilisation des médicaments psychotropes et les facteurs associés chez les patients avec un cancer sont relativement peu nombreuses. Or, les pratiques de prescription de ces médicaments pour ces patients reflètent en partie la connaissance et la prise en compte par les professionnels de santé de la souffrance psychique et des troubles psychiatriques dans cette population particulièrement vulnérable.
L’objectif de cette étude était de comparer les prévalences de prescriptions (et la durée des traitements) de médicaments psychotropes (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs et antipsychotiques) dans un échantillon de 8 528 personnes ayant survécu deux ans après un diagnostic de cancer à ceux observés chez des personnes sans cancer. Les personnes avec un cancer étaient des participants à l’enquête de cohorte VICAN2 (VIe après un CANcer à deux ans), et les personnes sans cancer ont été sélectionnées dans l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) et appariées par score de propension à celles avec un cancer.
Valorisation de la recherche

Communications en congrès
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