Le diabète de type 2 est une cause majeure de morbi-mortalité et sa prévalence augmente constamment depuis 1980 du fait, entre autre, de la chronicité de la maladie, du vieillissement de la population et de l’augmentation de la prévalence de certains facteurs de risque tels que le surpoids et l’obésité. L’Organisation Mondiale de la Santé estime à environ 315 millions le nombre de personnes affectées par cette pathologie. En France, le diabète de type 2 correspond à la première maladie chronique avec près de 3 millions de personnes touchées en 2012.
Dans cette indication, de nombreuses classes de médicaments peuvent être utilisées. Ces antidiabétiques, en particulier ceux dits non-insuliniques (ANI), présentent des mécanismes d’actions différents, ce qui permet de les associer lorsque la maladie diabétique progresse / est trop sévère pour être contrôlée par une seule classe d’ANI. La metformine permet de réduire l’hyperglycémie principalement en inhibant la néoglucogenèse hépatique, et dans une moindre mesure, en augmentant la sensibilité à l’insuline des tissus adipeux et musculaires. Les sulfamides hypoglycémiants et les glinides possèdent un mécanisme d’action proche puisque ces deux classes stimulent l’insulino-sécrétion en se fixant sur un récepteur membranaire spécifique des cellules β pancréatiques. Les inhibiteurs de l’α-glucosidase inhibent la dégradation des glucides complexes au niveau intestinal, empêchant ainsi aux molécules de glucose d’être absorbées. Les thiazolidinediones agissent sur le tissu adipeux en stimulant la production d’adipocytes et induisent une réduction des acides gras libres circulants permettant par conséquent une meilleure captation du glucose par les cellules musculaires (par réduction de l’effet de compétition avec les acides gras).
Depuis 2008 des nouvelles classes d’ANI, les inhibiteurs de la DiPeptidylPeptidase-4 (DPP-4) et les analogues du Glucagon-Like Peptide-1 (GLP-1), sont apparues sur le marché. Ces deux classes d’ANI sont des insulino-sécréteurs indirects. Les analogues du GLP-1 miment l’action physiologique d’une enzyme qui, lorsqu’elle est libérée au moment du repas, permet de stimuler la sécrétion d’insuline et de ralentir la vidange gastrique afin d’augmenter la sensation de satiété. Les inhibiteurs de la DPP-4 vise à empêcher la destruction des enzymes stimulant la sécrétion d’insuline après un repas (les incrétines, dont le GLP-1 fait partie).
Cette mise à disposition de nouveaux médicaments auprès des prescripteurs a été concomitante à d’autres changements importants concernant les ANI. Entre 2008 et 2011, des alertes de sécurité ont été émises concernant les deux molécules de classe des thiazolidinediones commercialisées en France : une portant sur une augmentation du risque d’accidents cardiovasculaires et de la mortalité concernant la rosiglitazone, et une portant sur une augmentation du risque de cancer de la vessie concernant la pioglitazone. Ces alertes ont été suivies du retrait de la rosiglitazone en 2010 en Europe, et, en France, de la suspension de l’autorisation de commercialisation de la pioglitazone en 2011.
Dans ce contexte, les objectifs de ce travail était de décrire l’évolution entre 2006 et 2013 en France : i) la prévalence d’utilisation des ANI ; ii) l’incidence d’utilisation des ANI ; iii) les caractéristiques des patients traités par des ANI.
Valorisation de la recherche

Communications en congrès
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