Utilisation des benzodiazépines en France

Les benzodiazépines (BZD) sont des médicaments psychotropes qui possèdent des propriétés anxiolytiques, hypnotiques, anticonvulsivantes et myorelaxantes.

Les phénomènes de tolérance et de dépendance inhérents aux BZD sont à l’origine de règles de prescription strictes. En outre, pour limiter le mésusage, l’abus et les phénomènes de détournement, la durée maximale de prescription de certaines BZD a été réduite et leur prescription sur ordonnance sécurisée rendue obligatoire, la prescription initiale étant même parfois réservée à des spécialistes.

En plus de ces restrictions réglementaires, de nombreuses recommandations ont été diffusées : recommandations pour favoriser leur arrêt chez le sujet âgé et fiche de bon usage sur leur place dans le traitement de l’insomnie (Haute Autorité de Santé) ; rappel des règles de bon usage (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, ANSM) ; système de rémunération supplémentaire à la performance pour les médecins visant à améliorer la qualité des prescriptions de BZD (Assurance Maladie). En dépit de ces mesures, l’utilisation des BZD reste excessive en France, associée dans de nombreux cas à des durées d’utilisation excédant largement les durées recommandées, et ce, malgré les risques connus de l’utilisation de ces médicaments (tolérance et dépendance, effets indésirables à type de chutes et fractures, de troubles du comportement et de la cognition). Ces risques particuliers sont majorés chez les personnes âgées.

L’ANSM a mis en place en 2012 des mesures supplémentaires visant à renforcer la surveillance et la lutte contre le mésusage des BZD et apparentées. Parmi ces mesures, un état des lieux de leur consommation en France est régulièrement établi.

Dans ce contexte, l’objectif de ce travail était : i) de décrire l’utilisation prévalente des BZD en 2013, en identifiant les prescriptions réalisées dans des situations à risque ; ii) de décrire l’utilisation incidente des BZD entre 2006 et 2012, ainsi que la persistance à cinq ans des traitements par BZD chez les utilisateurs incidents identifiés pour les années 2006 à 2008 ; iii) étudier le respect des recommandations chez les personnes âgées, et l’impact sur l’utilisation des BZD de la publication des recommandation de l’HAS concernant leur utilisation chez la personne âgée. Une mise à jour de ces résultats sur la période 2012-2015 a été effectuée.