Utilisation des antipsychotiques d’action prolongée

La prescription d’antipsychotique a largement augmenté au cours de ces dernières décennies dans les pays les plus développés, il paraît donc intéressant d’explorer davantage dans une étude populationnelle l’impact de l’introduction de nouveaux antipsychotiques d’action prolongée dans la stratégie thérapeutique antipsychotique.

Depuis l’introduction de l’énanthate de fluphénazine en 1966, la prescription d’injections d’antipsychotique d’action prolongée (APAP) est mentionnée dans toutes les recommandations cliniques comme une option thérapeutique pour les personnes atteintes de troubles psychotiques. L’objectif clinique principal de ces médicaments est de diminuer le taux de mauvaise observance au traitement d’entretien antipsychotique, même s’il persiste des données contradictoires concernant les différences réelles d’adhérence entre les patients traités avec APAP par rapport à ceux traités avec des formes orales d’antipsychotiques. La fréquence de prescription des APAP varie fortement en fonction des pays. Par exemple, alors que plus d’un tiers des patients atteints de schizophrénie sont traités par APAP dans les pays européens, cette fréquence est beaucoup plus faible aux Etats-Unis (environ 10 %) ; on observe des taux intermédiaires en Chine (23 %) et en Australie (25 %). A l’inverse, les variations dans le temps du taux de prescription d’APAP sont moins documentées. Une étude australienne a révélé que leur utilisation avait diminué au niveau mondial au cours de la période de 1995 à 2001; seuls les APAP de 1ère génération étaient commercialisés à cette époque. Une étude menée dans les hôpitaux de l’Etat de New York au cours de la période 1994-2009 a suggéré que l’introduction de la rispéridone d’action prolongée avait eu peu d’impact sur la fréquence de prescription d’halopéridol décanoate. Comme les taux de prescription des antipsychotiques ont largement augmenté au cours de ces dernières décennies dans les pays les plus développés, il paraît intéressant d’explorer davantage dans une étude populationnelle l’impact de l’introduction de nouveaux APAP sur les taux de prescription des autres antipsychotiques. En effet, il existe un lien chronologique évident entre l’introduction des antipsychotiques de 2ème génération et la hausse de la fréquence de personnes exposées à un antipsychotique dans la population générale. Il n’existe pas encore de données quant à une tendance similaire pour l’utilisation des APAP.

Dans ce contexte, les objectifs de cette étude étaient, à partir des données de l’Echantillon Généraliste de Bénéficiaires (EGB), de i) décrire les tendances d’utilisation des APAP sur la période de 2007 à 2014, ii) décrire les caractéristiques associés à l’initiation de ces traitements, et iii) comparer l’efficacité de ces traitements à celle des antipsychotiques oraux en terme de persistance au traitement.


Valorisation de la recherche

 

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