Risque de conduites suicidaires et exposition aux agonistes des récepteurs du GLP-1

Les préoccupations concernant le risque de pensées ou de comportements suicidaires associés à l’utilisation des agonistes des récepteurs du GLP-1 (GLP-1 RA) ont mené à plusieurs évaluations pharmacoépidémiologiques. Aucune n’a examiné l’influence d’antécédents psychiatriques ou de l’obésité sur ce risque.

L’objectif de ce travail était d’évaluer le risque de conduites suicidaires associé à une exposition aux GLP-1 RA, en fonction de l’existence d’antécédents psychiatriques récents et de la présence d’obésité.

L’étude a été réalisée à partir des données du SNDS selon un schéma auto-contrôlé de type case-time-control. Les cas étaient des adultes hospitalisés pour tentative de suicide ou décédés par suicide entre 2013 et 2021 (critère composite), et exposés aux GLP-1 RA dans les 180 jours précédant l’événement. Chez chaque cas, la fréquence d’exposition aux GLP-1 RA mesurée dans une période à risque de 30 jours précédant immédiatement l’événement était comparée à celle mesurée dans trois périodes de référence – plus anciennes – de 30 jours chacune (allant de 91 à 180 jours avant l’événement). A chaque cas étaient appariés jusqu’à cinq témoins temporels selon l’âge, le sexe, les antécédents psychiatriques récents, l’obésité, et le temps calendaire. Les analyses ont été ajustées sur des facteurs de confusion temps-dépendants. Les inhibiteurs de la DPP-4 (iDPP-4) ont été étudiés selon le même schéma d’étude comme contrôle négatif, pour identifier d’éventuels biais d’indication et protopathique.

Mille cent deux cas exposés aux GLP-1 RA ont été inclus, d’âge moyen 57,4 ans (e-t : 11,4) ; 44,6 % étaient des hommes, 67,6 % avaient un antécédent psychiatrique récent, et 51,3 % étaient en situation d’obésité. Ils ont été appariés à et 5 494 témoins temporels.

L’estimation d’association était similaire pour les GLP-1 RA (OR : 0,62 ; IC95 % : 0,51-0,75) et les iDPP-4 (0,75 ; 0,67-0,84) ; ni l’une ni l’autre de ces classes n’apparaissait associée à un risque augmenté de conduites suicidaires. Les estimations ne variaient pas chez les patients avec antécédents psychiatriques ou obésité.

Au total, les résultats de cette étude auto-contrôlée sont rassurants concernant un éventuel risque à court terme de conduites suicidaires sous GLP-1 RA, y compris chez les sujets ayant des antécédents psychiatriques récents ou souffrant d’obésité.

Valorisation de la recherche