Effet réel du paiement à la performance sur la dé-prescription de benzodiazépines

Il est question des prescriptions de benzodiazépines, problème important de santé publique chez les personnes âgées. Nous voulons estimer dans quelle mesure la progression des médecins sur un indicateur de « dé-prescriptions » est bien due au système de paiement à la performance en soi (c’est à dire en contrôlant du biais d’auto-sélection dans le programme).

Le paiement à la performance (P4P) est un système de paiement qui incite les médecins à atteindre des objectifs de performance et à améliorer la qualité de leurs pratiques. C’est en fonction de leur progression et du niveau atteint que les médecins reçoivent une prime annuelle supplémentaire à leurs revenus. Le P4P cible des objectifs de santé publique énoncés par l’HAS (Haute Autorité de Santé) et mesurés par des indicateurs concernant différents secteurs, comme par exemple les prescriptions médicamenteuses ou la prévention. L’Assurance Maladie a mis en place ce programme dans le système de santé en 2009 avec un contrat basé sur le volontariat des médecins généralistes : le CAPI (Contrat d’Amélioration des Pratiques Individuelles).

Dans cette étude, nous traitons la question des prescriptions de benzodiazépines, problème important de santé publique chez les personnes âgées. Nous voulons estimer dans quelle mesure la progression des médecins sur l’indicateur de « dé-prescriptions » concernant les plus de 65 ans est bien due au CAPI en soi (i.e. en contrôlant du biais d’auto-sélection dans le programme). Nous utilisons des méthodes de variables instrumentales, qui –sous certaines conditions–  vont permettre d’établir une estimation économétrique de l’effet causal net de l’incitation financière prévue au CAPI.

Nous montrons que le CAPI a bien un impact sur les pratiques des médecins, mais que cet impact reste très modeste.


Valorisation de la recherche

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